L'ancien chef des renseignements péruviens et éminence grise de l'ex-président Alberto Fujimori, Vladimiro Montesinos, a été arrêté hier à Caracas. «Cette capture est un grand triomphe pour les renseignements militaires [vénézuéliens], et nous allons l'expulser encore plus vite qu'immédiatement», a déclaré le président véné zuélien Hugo Chavez, qui se trouvait à Valencia pour un sommet présidentiel andin. Vladimiro Montesinos, qui était le conseiller personnel du président Fujimori, aujourd'hui en exil au Japon, était en fuite depuis le 29 octobre. Selon des rumeurs insistantes à Lima, il avait trouvé refuge au Venezuela grâce à ses relations dans la communauté internationale du renseignement, et s'y serait fait faire une opération de chirurgie esthétique.

Poursuites judiciaires. La justice péruvienne accuse Montesinos ­ surnommé le «Raspoutine andin» par la presse péruvienne ­ de violations des droits de l'homme, blanchiment d'argent provenant du trafic de drogue, trafic d'armes, corruption et enrichissement illicite. Le 13 juin, une commission du Congrès péruvien, chargée d'enquêter sur la corruption et les activités illégales au Pérou sous le régime de Fujimori (de 1990 à 2000), avait recommandé l'ouverture de poursuites judiciaires contre près de 180 personnes, dont plusieurs anciens ministres, une trentaine d'officiers et Vladimiro Montesinos que Valentin Paniagua, chef de l'Etat provisoire du Pérou, a qualifié de «cerveau et chef du plus grand réseau de corruption qui a