Le 25 juin 1991, la Slovénie et la Croatie proclamaient leur indépendance, entraînant l'éclatement de la Yougoslavie et une série de conflits en chaîne. Bilan : 200 000 morts.
Ljubjlana envoyé spécial
Aujourd'hui, à l'abri de ses montagnes et à l'ombre de ses clochers à bulbes, la Slovénie célèbre son dixième anniversaire et joue la Mélodie du Bonheur. «On s'en est bien sorti, on l'a échappé belle», reconnaît Luka Novak, éditeur et libraire à Ljubjlana, capitale minuscule de ce petit pays.
La Slovénie est la success story de l'ex-Yougoslavie. A Ljubjlana, d'immenses filles blondes à moitié nues et de jolis garçons insouciants s'enlacent et s'embrassent au pied de l'inévitable statue du héros et poète national France Preseren, qui donna, au XIXe siècle, ses lettres de noblesse à la langue slovène. Sous le chaud soleil de juin, tous les Slovènes sont aux terrasses des cafés dans cette ville qui ressemble à un décor d'opérette viennoise.
Détonateur. Soumise pendant près de sept siècles aux Habsbourg, puis membre marginal, pendant soixante-dix ans, du Royaume et de la Fédération yougoslave, la Slovénie a gagné son indépendance, il y a juste dix ans. Une guerre de dix jours qui fit seulement cinquante morts du côté slovène. Sa déclaration unilatérale d'indépendance servit de détonateur à l'explosion de la Yougoslavie mais l'artificier échappa au désastre. Milosevic laissa partir sans trop de regrets cette République à 90 % slovène, et ses deux millions d'habitants majoritairement cat