Dans la prison hollandaise de Scheveningen près de La Haye qui héberge les inculpés du Tribunal pénal international (TPI), la cellule destinée à Slobodan Milosevic est prête même si Florence Hartmann, la porte-parole du procureur, reste encore prudente et attend de voir «comment va se concrétiser l'engagement» de Belgrade. L'extradition de l'ex-président yougoslave inculpé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité pour les exactions commises par ses troupes au Kosovo en juin 1999, pourrait théoriquement avoir lieu à tout moment après l'entrée en vigueur dimanche du décret «sur les modalités de la coopération avec le TPI».
Ce texte autorisant l'extradition de citoyens yougoslaves accusés de graves crimes contre le droit humanitaire avait été adopté la veille au soir après plusieurs jours de crise par les autorités réformistes serbes et yougoslaves soumises à une très forte pression des Américains. Le Premier ministre serbe, Zoran Djindjic, assure qu'il faudra une période «de quinze à vingt jours» pour achever la procédure permettant la comparution devant la justice internationale de Slobodan Milosevic.
«Lui ou nous». Les avocats de l'ex-homme fort de Belgrade et son parti ont déposé un recours dénonçant «un putsch constitutionnel» puisque le décret a été pris en dernier recours faute d'avoir pu faire adopter une loi par le Parlement fédéral où les partisans de Milosevic restent nombreux.
La plupart des quotidiens de dimanche barrent leurs unes de gros titres comme «Un t