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Libération
Interview

«L'Afrique entre dans une stratégie de traitement»

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publié le 26 juin 2001 à 1h21

New York de notre correspondant

Mark Malloch Brown, administrateur général du Pnud, le programme des Nations unies pour le développement, et l'un des organisateurs de la Conférence sur le sida, fait le point avec Libération sur le développement de la maladie en Afrique. Aujourd'hui, 25 millions d'Africains seraient séropositifs, sur les 35 millions touchés à travers le monde.

L'ONU a finalement fait du sida en Afrique l'une de ses priorités. Comment le sida a-t-il altéré le développement du continent africain?

Le virus et les conflits sont les deux plus grands obstacles que nous rencontrons en Afrique. Le sida y est présent depuis plusieurs années, mais durant les dix-huit derniers mois, il s'est imposé comme l'une des préoccupations majeures des gouvernements. Il y a encore quelques années, ceux qui luttaient contre le sida en Afrique étaient des héros isolés et anonymes, mais ils n'étaient que très peu relayés. Aujourd'hui, les pays africains reconnaissent le problème qu'est le sida; les églises, les présidents se mobilisent, on parle du sida dans les salles de classe, on voit des affiches sur le sida dans la plupart des villes africaines. C'est un changement énorme et bénéfique, une révolution même, parce que l'Afrique comprend que le sida n'est pas uniquement un problème de santé publique, comme la malaria ou la tuberculose. La maladie décime une nouvelle génération économiquement productive.

On a l'impression que la communauté internationale n'a pas fait grand-chose pour lu