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Libération

Assad à Paris sans fanfare mais avec chahut

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Le président syrien a été reçu fraîchement à la mairie.
publié le 27 juin 2001 à 1h22

La journée d'hier n'a pas été de tout repos pour le président Bachar el-Assad. Accueilli à la mairie de Paris, le chef d'Etat syrien a dû faire face à un discours très ferme du maire socialiste de la ville, Bertrand Delanoë, qui a déclaré en le recevant : «Je condamne sans répit, sans silence, tout ce qui atteint la dignité humaine quelle que soit la forme choisie et d'où que cela vienne : le racisme, l'antisémitisme, l'exclusion et la négation de l'Histoire.» Assis dans la tribune d'honneur, Bachar el-Assad a écouté, impassible, le discours du maire. Puis, au moment où il s'est levé pour prendre la parole, trois militants de droite, dont un conseiller Démocratie libérale de Paris, assis aux premiers rangs, ont brusquement brandi des affichettes jaunes où on pouvait lire : «Assad antisémite.» Les trois provocateurs ont été promptement évacués par le service d'ordre mais l'incident s'est poursuivi dans la salle. L'assistance syrienne a répliqué en scandant en arabe et à haute voix la phrase rituelle, leitmotiv des foules arabes quand elles saluent leurs dirigeants : «Par notre coeur, par notre sang, nous nous sacrifions pour toi, ô Bachar.» Un tohu-bohu comme en avait rarement connu la Mairie de Paris.

Chemise arrachée. Par ailleurs, un élu vert du XXe, Lucien Taïeb, aurait été «neutralisé», selon la formule du service de presse de la mairie, dans le salon des Cariatides par des fonctionnaires de police et des agents syriens au moment où il essayait de remettre une lettre de p