New York de notre correspondant
Dans les couloirs de l'ONU, la bataille fait rage. «C'est bien simple, confie un diplomate, ce sommet sur le sida pourrait capoter parce que certains pays ne veulent pas entendre parler des homosexuels ou des prostituées dans un texte sur la lutte contre le sida.» Au deuxième jour de la session extraordinaire de l'assemblée générale de l'ONU sur le sida, l'ambiance était tendue. Depuis lundi, les discussions sur la création d'un fonds global pour financer la lutte contre la pandémie sont occultées par la cabale de la majorité des nations musulmanes contre les associations gays. Les pays islamiques, parmi les 180 délégations présentes, ont fait part de leur opposition à la participation aux débats de l'association International Gay and Lesbian Human Rights. Finalement, lundi soir, l'assemblée, par un vote de 62 pour, 0 contre et 30 abstentions, votait son intégration à une table ronde.
Mais cette demi-victoire pourrait être de courte durée. Hier, les pays musulmans ont redoublé d'efforts pour que gays, drogués et prostituées ne figurent pas nommément dans les groupes vulnérables cités dans la déclaration finale prévue pour aujourd'hui. Sous prétexte que ces trois «catégories promeuvent des comportements qui sont une insulte à l'islam». «Pour l'instant, l'ONU ne détaille aucun des groupes vulnérables et parle juste de "comportements sexuels", assure Sharon Ann Lynch d'Act Up, cela signifie que l'on exclut des gens touchés au premier chef par la ma