Lviv envoyée spéciale
A Lviv, deuxième étape du voyage de Jean Paul II en Ukraine, 300000 à 500000 pèlerins enthousiastes contre seulement 100000 à Kiev dimanche ont assisté hier à la messe du pontife. Au coeur de l'Ukraine catholique, le pape a exhorté Ukrainiens et Polonais à oublier «le passé douloureux» afin de pouvoir «construire l'avenir ensemble».
A Lviv, bastion nationaliste et uniate, le pape a réuni des foules comme il a su le faire les années précédentes dans sa région natale de Cracovie, en Pologne, ou bien à Zagreb, en Croatie. Tout autant que la foi catholique, un passé commun relie d'ailleurs ces trois villes, celui d'avoir un jour appartenu à l'Empire austro-hongrois. Ballotté par l'histoire, Lviv, pointe avancée de l'ouest de l'Ukraine, qui fut tour à tour polonais sous le nom de Lwow, autrichien sous celui de Lemberg, et soviétique sous celui de Lvov, affiche ses splendeurs passées palais Renaissance et églises rococo , tout en renouant avec les douceurs de l'Europe centrale. Plus qu'ailleurs dans le pays, des terrasses de café surgissent sur toutes les places, les familles se pressent pour goûter des sachertorte ou des forêts-noires.
Identité virtuelle. L'intelligentsia locale, résolument proeuropéenne, aime à flirter avec la nostalgie de la Mitteleuropa, mais il s'agit d'une identité bien plus virtuelle que réelle. Au Wiener Café, on sert le bortch ukrainien et le schi (soupe au chou) russe et non les zwetschkenknoedel (beignets aux quetsches), dans l