Menu
Libération

Assad, un fauteuil pas si damassé

Article réservé aux abonnés
L'état de grâce du jeune raïs syrien s'est dissous dans les luttes de clans.
publié le 28 juin 2001 à 1h23

Damas envoyé spécial

La «vieille garde». C'est une expression que l'on entend chez tous les intellectuels de Damas, mais aussi chez certains pro ches du pouvoir. En général, on la mentionne pour évoquer ou exagérer son rôle dans le ralentissement, voire la mise en sommeil, du processus de réformes initié par le président Bachar el-Assad dès son accession au pouvoir, l'an dernier. Avant sa mort, Hafez el-Assad avait essayé de réduire le poids de ce clan. Tour à tour, il avait obtenu la mise à la retraite d'Ali Douba, le chef de la puissante Sécurité militaire, puis la marginalisation de Abdel Halim Khaddam, l'un des vice-présidents de la République.

Des revenants. Aujourd'hui, la «vieille garde» est effecti vement de retour sur le devant de la scène. Ali Douba est devenu l'un des principaux conseil lers du jeune chef de l'Etat. Abdel Halim Khaddam a retrouvé tou tes ses prérogatives ­ d'ail leurs, il accompagnait le pré sident syrien à Paris. Il y a aussi un troisième homme: Moustapha Tlass, le ministre de la Défense, qui fut l'un des plus proches compagnons de Hafez el-Assad et exerce la même fonction depuis une trentaine d'années. Comment sont-ils revenus? «Bachar n'a pas la poigne de son père pour les maintenir à distance», explique un éditorialiste syrien proche d'un courant réformiste. «Et puis, peut-être a-t-il besoin d'eux.»

Pour un chercheur syrien, qui a requis l'anonymat, «aucun des clans qui se partagent et se disputent actuellement le pouvoir n'est capable aujourd'hu