Menu
Libération

Des fugitifs nord-coréens gênent Pékin

Article réservé aux abonnés
Réfugiée au siège du HCR, une famille demande l'asile politique à la Chine.
publié le 28 juin 2001 à 1h23

Pékin de notre correspondant

Jung Tae-jun, 69 ans, sa femme, sa fille, son gendre et leurs trois enfants, posent depuis mardi un sérieux dilemme au gouvernement chinois. Ces sept Nord-Coréens ont réussi à déjouer la vigilance des policiers en faction devant l'immeuble qui abrite le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (UNHCR) à Pékin, et y ont demandé l'asile politique. Une première en Chine communiste, principal allié à l'étranger du régime stalinien de Pyongyang. Les réfugiés s'apprêtaient hier soir à passer leur deuxième nuit dans les locaux de l'agence onusienne, sans qu'une issue à leur sort soit en vue.

Réfugiés «économiques». Le HCR a très vite adopté une attitude ferme: son représentant à Pékin, Colin Mitchell, a qualifié d'«absolument impensable» l'idée que la famille Jung puisse être renvoyée chez elle et estime qu'elle «mérite» l'asile politique. La Corée du Sud, prête à accueillir ces sept exilés comme ils en ont fait la requête, a demandé à la Chine de leur accorder un sauf-conduit.

Mais le ministère chinois des Affaires étrangères a, dès le premier jour de l'affaire, rappelé qu'à ses yeux les Nord-Coréens qui fuient leur pays ne sont pas des réfugiés «politi ques» mais «économiques». A ce titre, la Chine les renvoie par milliers vers un sort peu enviable. L'an dernier, selon Amnesty International, plus de 5 000 Nord-Coréens ont été reconduits chez eux après avoir été arrêtés en Chine. L'histoire de réfugiés expulsés de Russie vers la Chine, p