Jérusalem
de notre correspondante
Neuf mois après le déclenchement de la seconde Intifada, les colons juifs sont devenus le principal enjeu du conflit israélo-palestinien. Remis en question par une partie de la communauté internationale et de la population israélienne, pris pour cible quotidiennement par les Palestiniens sur les routes de Cisjordanie desservant leurs colonies, ils semblent aujourd'hui tentés de passer à l'offensive. Ils n'hésitent plus à lancer des représailles de plus en plus musclées aux embuscades dont ils sont victimes. Attaquent des villages et ravagent des champs palestiniens; prennent d'assaut les collines des territoires pour y établir des colonies sauvages à l'aide d'une caravane ou d'une cabane; organisent des patrouilles autour de leurs implantations; et clament leur colère contre la politique jugée trop modérée du Premier ministre israélien.
Ils ont ainsi prévu de venir en masse, ce matin à Jérusalem, manifester devant le ministère des Affaires étrangères, au moment où Shimon Pérès rencontrera le secrétaire d'Etat américain Colin Powell.
Les quelque 200000 colons implantés dans les territoires palestiniens s'apprêteraient-ils à prendre collectivement les armes et à entrer dans la guerre? «Non, mais ils feront tout pour pousser Sharon à le faire à leur place, explique Ehud Sprinzak, un des meilleurs experts de l'extrême droite israélienne. Les leaders des colons ont, pour la plupart, beaucoup d'expérience, ils savent que l'envie de revanche peut les c