Tokyo de notre correspondant
Shintaro Ishihara peut savourer sa victoire. Appelés aux urnes dimanche pour élire leurs 127 conseillers municipaux, les 12,5 millions d'habitants de Tokyo ont fait ce dont leur gouverneur rêvait: ils ont bouté hors du parlement local la plupart des élus communistes. Elu en avril 1999 à la tête de la capitale japonaise, Ishihara le populiste s'était promis de chasser de son bastion le PC nippon encore influent dans les grandes métropoles du pays et de faire mordre la poussière aux partis traditionnels. Le résultat du scrutin, remporté par le Parti libéral démocrate (PLD), ne lui a pas offert la réussite éclatante qu'il espérait, mais il a conforté le pouvoir personnel de celui que beaucoup considèrent comme l'homme politique le plus redouté de l'archipel et le mentor caché du nouveau Premier ministre Junichiro Koizumi.
Nationaliste, volontiers anti-immigrés, partisan de taxer les banques et de mettre au pas la très puissante bureaucratie nipponne, Shintaro Ishihara a confirmé que son imposante mairie de 51 étages, forte de 35 000 fonctionnaires municipaux, était un tremplin redoutable pour ses harangues patriotiques et anti-establishment: «Ishihara se tient en embuscade. Plus le système actuel patine, plus ses attaques portent», pronostique un diplomate.
Patriotisme. La différence avec les élus traditionnels est saisissante. Romancier à succès et polémiste, auteur de plusieurs best-sellers dont le fameux le Japon qui peut dire non, diatribe antiam