Jérusalem
de notre correspondante
L'administration américaine est en train de réaliser sur le terrain à quel point le dossier proche-oriental est explosif. Le secrétaire d'Etat, Colin Powell, était arrivé dans la région depuis moins de vingt-quatre heures qu'il provoquait hier un véritable incident diplomatique. A l'issue d'un entretien de deux heures avec Yasser Arafat à Ramallah, il a créé dans l'après-midi la surprise en se disant favorable à l'envoi d'«observateurs» dans les territoires pour «voir ce qui se passe sur le terrain et procéder à des observations indépendantes», exigence que les Palestiniens répètent sans relâche depuis le début de l'Intifada, mais que les Israéliens repoussent chaque fois avec horreur.
Fous de rage. Bourde ou manoeuvre tactique? En début de soirée, alors que Colin Powell s'apprêtait à dîner avec le Premier ministre israélien, un haut responsable du département d'Etat a cru bon de tempérer les propos de Powell. «Il n'a pas utilisé le mot "international" ni le mot "force", il n'a pas appuyé le plan d'Arafat ou le plan de qui que ce soit», a affirmé celui-ci de Jérusalem, admettant toutefois que les propos de Powell n'avaient pas été mal interprétés par la presse. C'est simplement que ceux-ci avaient rendu les Israéliens fous de rage. George Bush avait déjà jeté un froid mardi en tentant de convaincre publiquement Ariel Sharon, en visite à Washington, que les Palestiniens faisaient de réels efforts pour limiter la violence. Cette fois, les América