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Libération

Le passé rattrape un neveu Kennedy.

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Michael Skakel sera jugé pour le meurtre d'une jeune fille en 1975.
publié le 29 juin 2001 à 1h23

Greenwich (Connecticut)

envoyé spécial

De la maison et de sa splendeur passée, il ne reste rien. Juste un mur d'enceinte de briques rou ges, dressé au milieu d'un amas de débris. Dans le jardin jadis magnifique, les arbres ont été coupés, et le pin tout près duquel fut découvert le corps de Martha Moxley, le 30 octobre 1975, a disparu. Comme si Belle Haven, banlieue fortunée de Greenwich, perchée au-dessus de la baie de Long Island, avait voulu effacer toute trace d'une histoire qui la hante depuis un quart de siècle. «Les nouveaux propriétaires ont décidé de tout raser et c'est tant mieux», glisse une voisine en train de tailler ses roses. «Les gens d'ici ne veulent plus vivre avec cette tragédie. Il faut espérer que justice sera faite, pour qu'on puisse tour ner la page.»

Depuis plus d'un an, Green wich, vil légiature pour milliardaires new-yorkais en mal de verdure, refait face à ce que des habitants appellent «cet épouvantable fait divers». Le 19 janvier 2000, une conférence de presse-surprise des procureurs du Connec ticut an nonce, vingt-cinq ans après le drame, l'émission d'un mandat d'ar rêt contre un «ado lescent» dans l'«affaire Moxley». Aussitôt, Michael Skakel, neveu d'Ethel et Robert Kennedy, le sénateur assassiné, se rend aux autorités. Il a 39 ans, mais est considéré comme mineur: il avait 15 ans au moment du meurtre, le même âge que la victime. Finalement, le 20 avril dernier, un juge décide qu'il existe «suffisamment de preuves» pour l'in culper de l'assassinat