Nantes correspondance
Moins formel et creux qu'on pouvait craindre, le premier des débats sur l'Europe, décentralisés région par région, n'a pas évité hier à Nantes quelques lourdeurs, style cours de géographie IIIe République, et de pieuses abstractions sur la démocratie ou les harmonisations fiscales. Le but de ces 26 débats français est de collecter de quoi produire une contribution en décembre au Conseil européen des Quinze à Laeken, Belgique, qui doit «définir les grandes orientations pour la poursuite des discussions sur l'approfondissement de la construction européenne». Autant dire que les idées du citoyen nantais auront peu de chance de figurer dans les synthèses de synthèses.
Elitisme. Au sein du solennel palais des Congrès, les deux heures de débat, sur invitation, ont été préparées par trois matinées de discussion début juin, auxquelles on accédait aussi sur invitation des services du préfet. Des clips vidéo restituent ces préambules en sélectionnant quelques phra ses choc.
La grande scène où sont conviées 25 personnes est animée par un journaliste comme un plateau de télévision aux interventions très cadrées. Les plus concrètes viennent des étudiantes qui, ayant bénéficié de bourses Erasmus pour aller étudier à l'étranger, qualifient ces programmes d'élitistes, les bourses couvrant moins de 15 % des frais. Allemande d'origine, enseignante dans un lycée en ville, Heinke Couffin plaide pour des programmes de langues plus riches en heures et pour l'enseignement de mat