Buenos Aires correspondance
Arrêté sur requête de Rome, qui l'accuse de la disparition de trois Italiens à Buenos Aires en 1977, le capitaine Alfredo Astiz dort depuis dimanche soir dans une prison de la capitale argentine. Après avoir esquivé la justice pendant plus de quinze ans, au point de devenir le symbole de l'impunité des militaires, sa chance est en train de tourner. Et avec elle, sans doute celle de beaucoup d'autres tortionnaires.
La demande d'extradition que doit formuler prochainement l'Italie ne devrait toutefois pas aboutir, pas plus que celle présentée par la France qui l'a condamné à perpétuité en 1990 pour la torture et la disparition des religieuses Alice Domon et Leonie Duquet. Le ministre de la Défense argentin, Horacio Jaunarena, évoque le «principe de territorialité juridique» pour les rejeter. Mais le gouvernement de De La Rua n'exclut pas qu'Astiz puisse être jugé au pays. «Si le délit a été perpétré en Argentine, il doit être jugé en Argentine», soutient Juan Pablo Baylac, porte-parole du chef de l'Etat.
En 1985, lors des procès historiques qui avaient vu les condamnations de Videla et des autres chefs des juntes, Astiz avait échappé aux juges de son pays. Acculé par trois tentatives de soulèvements, le président Raul Alfonsin avait ensuite fait voter deux lois d'amnistie «Le Devoir d'obéissance» et «Le Point final» permettant à plusieurs centaines de militaires d'éviter les geôles.
Paria dans son pays. Alfredo Astiz est accusé, entre autres, de la