Johannesburg, de notre correspondante
Tout a commencé par une manoeuvre politique douteuse. Des membres du Congrès panafricain (PAC), petit parti d'opposition noir, ont commencé le 28 juin à vendre des parcelles de terre à 25 F pièce (3,81 euros), à Kempton Park, près de l'aéroport international de Johannesburg. La nouvelle s'est répandue dans les bidonvilles de l'East Rand, l'une des banlieues de la capitale économique sud-africaine. Cinq jours plus tard, ils étaient plus de 22000 à commencer à installer des baraques sommaires pendant que des milliers d'autres faisaient la queue pour payer... Seul problème: les lopins ainsi vendus au rabais appartiennent à divers organismes publics ainsi qu'à deux fermiers qui ont obtenu un arrêté d'expulsion dès le 5 juillet.
Illégale. La police a donc commencé jeudi à chasser les squatters. Ces derniers en seront pour leurs frais. Alors que des milliers de personnes devront se replier sur des logements précaires, les membres du PAC ont empoché l'argent un demi-million de francs. Ils affirment, eux, n'avoir amassé que 179000 F (27288 euros), qui devraient aller dans un fonds destiné à équiper ces terrains en routes, eau et électricité. Parfaitement illégale, la provocation du PAC a atteint son objectif: embarrasser le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis sept ans. Les occupations de terres ont révélé son incapacité à remplir ses promesses électorales, portant sur l'attribution d'un minimum de confort aux plus pauvres.
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