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Occupations de terres en Afrique du Sud

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Des squatters ayant acheté illégalement des lopins près de Johannesburg vont être expulsés.
publié le 7 juillet 2001 à 0h01

Johannesburg, de notre correspondante

Tout a commencé par une manoeuvre politique douteuse. Des membres du Congrès panafricain (PAC), petit parti d'opposition noir, ont commencé le 28 juin à vendre des parcelles de terre à 25 F pièce (3,81 euros), à Kempton Park, près de l'aéroport international de Johannesburg. La nouvelle s'est répandue dans les bidonvilles de l'East Rand, l'une des banlieues de la capitale économique sud-africaine. Cinq jours plus tard, ils étaient plus de 22000 à commencer à installer des baraques sommaires pendant que des milliers d'autres faisaient la queue pour payer... Seul problème: les lopins ainsi vendus au rabais appartiennent à divers organismes publics ainsi qu'à deux fermiers qui ont obtenu un arrêté d'expulsion dès le 5 juillet.

Illégale. La police a donc commencé jeudi à chasser les squatters. Ces derniers en seront pour leurs frais. Alors que des milliers de personnes devront se replier sur des logements précaires, les membres du PAC ont empoché l'argent ­ un demi-million de francs. Ils affirment, eux, n'avoir amassé que 179000 F (27288 euros), qui devraient aller dans un fonds destiné à équiper ces terrains en routes, eau et électricité. Parfaitement illégale, la provocation du PAC a atteint son objectif: embarrasser le Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis sept ans. Les occupations de terres ont révélé son incapacité à remplir ses promesses électorales, portant sur l'attribution d'un minimum de confort aux plus pauvres.

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