Santiago du Chili
de notre correspondant
L'ex-dictateur Augusto Pinochet a reçu hier une très bonne nouvelle à son réveil. La sixième chambre de la cour d'appel de Santiago a accepté de classer «temporairement» son dossier en raison de son mauvais état de santé. La décision a été adoptée par deux voix contre une. Elle ne peut théoriquement faire l'objet d'aucun appel devant une instance judiciaire supérieure. La défense de l'ancien dictateur avait en effet déjà sollicité auprès du juge Juan Guzman le classement du dossier de Pinochet pour raisons de santé. Le refus du magistrat l'avait conduite à se tourner devant la cour d'appel en seconde instance. Néanmoins, la Cour suprême devrait tout de même être prochainement amenée à examiner une plainte disciplinaire à l'encontre des magistrats qui ont voté en faveur de la suspension temporaire des poursuites.
Consternation. L'annonce de cette décision a provoqué la consternation des parties plaignantes. Leurs avocats ne comprennent pas comment la cour d'appel a pu décider de classer ce dossier pour raisons de santé. Selon la loi chilienne, un inculpé âgé de plus de 70 ans ne peut échapper à l'action de la justice que s'il est déclaré dément. «Le fait que la procédure ait été suspendue illustre le statut de privilégié dont bénéficie Pinochet. Car il n'est pas complètement fou», a déclaré l'avocate Carmen Hertz.
Pour appuyer leur décision, les juges se sont notamment fondés sur les résultats d'expertises mentales auxquelles avait été sou