Londres de notre correspondant
De quel mal souffrent les villes du nord de l'Angleterre? Un week-end sur deux, leurs habitants issus du sous-continent indien se révoltent. Après avoir gagné Oldham, le 26 mai, Leeds, le 5 juin, et Burnley, le 23, la fièvre s'est propagée à Bradford dans la nuit de samedi à dimanche. Racisme, pauvreté, ségrégation... à chaque fois, les mêmes ingrédients sont à l'oeuvre. Le royaume n'avait pas connu une telle violence depuis les années 80. Pendant neuf heures, des centaines de jeunes, originaires pour la plupart du Pakistan ou du Bangladesh, ont bombardé les forces de l'ordre avec des pierres et des cocktails Molotov, brisé des vitrines, incendié pubs et commerces, ainsi qu'un centre social travailliste. La police compte 120 blessés et a procédé à 36 arrestations.
Insultes racistes. A nouveau, l'extrême droite a servi de détonateur. Le National Front, très actif ces derniers temps, prévoyait de défiler samedi dans Bradford, une ville forte d'un demi-million d'habitants, dont 20 % du sous-continent indien. La marche a été interdite, mais le meeting antinazi, prévu le soir même, a été maintenu. Il a suffi de quelques insultes racistes lancées par de jeunes Blancs à la fin du rassemblement pour mettre le feu aux poudres.
Depuis le début du printemps, l'extrême droite souffle sur les braises un peu partout dans la région. Par des attaques contre des maisons ou des incursions dans des quartiers peuplés en majorité d'immigrés, ses militants entretiennen