Pékin de notre correspondant
Tung Chee-hwa, le chef de l'exécutif hongkongais, effectue depuis hier une visite officielle à Washington au cours de laquelle il devra s'expliquer sur les ombres qui planent sur l'autonomie de l'ancienne colonie britannique revenue à la Chine en 1997. Au coeur du débat, un projet de loi en cours d'adoption qui donne à Pékin le pouvoir de révoquer le chef de l'exécutif de la «Région administrative spéciale» (SAR), et la menace de légiférer contre les sectes c'est-à-dire contre le Falungong honni à Pékin en s'inspirant de la récente loi... française!
Morose. La SAR de Hong Kong vient d'entrer quelque peu désenchantée dans sa cinquième année d'autonomie dans l'ensemble chinois, en vertu du principe «un pays, deux systèmes». Un sondage réalisé le mois dernier par l'université de Hong Kong révélait que 68 % des habitants du territoire estimaient que la situation s'était «détériorée» depuis la rétrocession, contre à peine 10 % qui la trouvent meilleure. Et ils sont 60 % à ne pas être fiers d'être redevenus chinois, contre 45,7 % à la veille de la rétrocession.
C'est dans ce contexte morose que se déroulent les deux débats parallèles qui touchent à l'autonomie réelle de Hong Kong. Malgré l'opposition des démocrates et d'une partie de l'opinion, le projet de loi sur la désignation du chef de l'exécutif franchit toutes les étapes dans l'Assemblée locale dont seule une minorité de membres est élue. La clause qui permet à Pékin de révoquer le chef de l'ex