Jérusalem
de notre correspondante
Un mois jour pour jour après son entrée en vigueur, le très fragile cessez-le-feu israélo-palestinien a volé en éclats vendredi à Hébron, la ville de Cisjordanie qui cristallise le plus la haine entre les communautés juive et palestinienne. Obéissant aux nouveaux ordres d'Ariel Sharon, qui annonçait jeudi soir à Rome qu'Israël riposterait dorénavant «sur le champ» aux attaques palestiniennes, Tsahal a voulu venger l'assassinat d'un colon par des snipers palestiniens, en pénétrant vendredi à l'aube dans la partie de la ville contrôlée par les hommes de Yasser Arafat, détruisant deux postes de sécurité, bombardant différents quartiers à coups d'obus de chars, et tirant dans les rues à la mitraillette.
Pillages. Une vingtaine d'habitants ont été blessés. «C'était la guerre. De minuit à 10 heures du matin, les tirs n'ont pas cessé. Les gens étaient enfermés chez eux, paniqués», raconte un Palestinien. L'électricité a été longuement coupée en différents points de cette ville poudrière où 400 colons juifs extrémistes vivent retranchés, sous haute protection militaire, au milieu de 120 000 Palestiniens.
Des colons de Kyriat Arba, la colonie qui jouxte Hébron et dont la victime de la veille était originaire, en ont profité pour descendre dans les quartiers arabes, brûlant des dizaines de voitures palestiniennes, saccageant des boutiques, tirant sur les maisons, blessant de nombreux habitants.
A Tulkarem, au nord de la Cisjordanie, un activiste du Hamas a