Londres
de notre correspondant
Des rues jonchées de gravats, au moins 113 policiers blessés dont un à coups de hache, des voitures et des commerces incendiés... Vendredi matin, les habitants de Belfast pouvaient se croire revenus au pire moment des «troubles». Les émeutes sonnent comme un avertissement aux dirigeants nord-irlandais accourus depuis le début de la semaine au chevet du processus de paix. Au blocage des négociations, semble de plus en plus répondre la violence dans la rue.
Pour la deuxième nuit consécutive, la province s'est embrasée. Deux cents nationalistes ont tenté d'empêcher l'ordre d'Orange, une secte protestante extrémiste, de marcher à travers leur quartier d'Ardoyne, un fief catholique. Le Royal Ulster Constabulary (RUC), la police locale, s'est interposé et a essuyé des jets de pierres et de cocktails Molotov. Ses hommes ont répliqué en tirant des balles en caoutchouc sur les manifestants. Les heurts se sont poursuivis longtemps après la fin du défilé orangiste. Les chefs du RUC affirment que l'IRA avait planifié l'incident. Une accusation rejetée par Sinn Féin, son aile politique. A Ballycastle, un port du nord de la province, loyalistes et nationalistes se sont affrontés avant de se retourner contre les forces de l'ordre.
Les heurts risquent de durcir un peu plus les positions des dirigeants de la province réunis autour de Tony Blair et de son homologue irlandais, Bertie Ahern, à Weston Park, dans le centre de l'Angleterre. Depuis lundi, ils cherchent à