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Libération

Le chiffon rouge du Cachemire

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Les deux puissances nucléaires se déchirent pour le contrôler.
publié le 17 juillet 2001 à 0h06

Sous les Anglais, sous les conquérants grecs ou moghols, l'empire des Indes n'était qu'un. Eclaté en deux pays en 1947, l'un majoritairement hindou, l'Inde, l'autre majoritairement musulman, le Pakistan, puis en trois en 1971, avec la création du Bangladesh, le sous-continent vit encore aujourd'hui les drames de son implosion.

Tragique. Symboliquement, en marge du sommet d'Agra, le nouveau chef d'Etat pakistanais, le général-président Pervez Musharraf, a visité dimanche sa maison natale dans la vieille ville musulmane de Delhi, capitale de l'Inde. Comme des millions de Pakistanais, il a vécu dans sa chair la partition, division tragique en une nuit du Raj britannique. Cinquante-quatre ans plus tard, le général croit de toute son âme de militaire que la partition n'est pas achevée. Un Etat, le Cachemire, majoritairement musulman, situé aux confins des deux pays, reste aux mains des Indiens. Par trois fois, les deux nations se sont battues pour ce territoire magnifique, encastré dans les plus hautes montagnes du monde.

A Agra, le Pakistan a voulu faire du Cachemire le thème unique du sommet ­ historique ­ entre les frères ennemis du sous-continent. Le petit Etat est partagé depuis 1972 par une ligne de cessez-le-feu qui coupe montagnes, cols et glaciers en deux parties inégales. L'Azad ­ «Libre» ­, Cachemire pakistanais, réunit un tiers du territoire et environ 3 millions d'habitants, le reste, indien, est plus riche et plus peuplé avec 9 millions de Cachemiris. Une partie monta