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Russie, 1891«Alexandre III était décidé à conclure l'alliance»

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Au service de la France, le Danois Julius Hansen, journaliste, propagandiste, agent et diplomate, aura passé plus de dix ans à forger dans l'ombre le pacte franco-russe.
publié le 18 juillet 2001 à 0h06

«Libération» vous propose un voyage autour du monde d'il y a un siècle, vu à travers le regard des diplomates, obscurs ou célèbres, qui l'ont chroniqué dans les dépêches et photos qu'ils envoyaient au Quai d'Orsay . Textes et photos, inédits pour la plupart, ont été exhumés des archives avec la coopération du ministère des Affaires étrangères.

«Pour le moment, tout est à la paix, mais en sera-t-il toujours ainsi ?» Le 4 septembre 1891, Jules Hansen fait parvenir une note confidentielle au tsar Alexandre III. Le mois précédent, l'alliance franco-russe a été scellée. Mais «le Danois Hansen» veut aller plus loin et plaide pour la conclusion d'un pacte militaire. «La Triple-Alliance a un avantage sur nous, poursuit-il. Les trois alliés sont liés entre eux par des conventions militaires. Au moment même où le chef de la Triple-Alliance, c'est-à-dire l'empereur d'Allemagne, donnera l'ordre de mobilisation, on mobilisera également à Vienne et à Rome. Ce fait seul donne déjà à nos adversaires une avance de vingt-quatre heures sur la France et la Russie, et les trois alliés, qui savent ce qu'ils veulent et où il faut placer leurs armées, pourront frapper un coup décisif avant que nous soyons en mesure de résister.» Le lendemain, Jules Hansen reçoit un télégramme du château de Fredensborg, au Danemark, où le tsar est en visite : «M. Hansen pourra dire à M. de Freycinet [ministre de la Guerre] que l'Empereur a pris sa demande en considération et s'occupera d'y donner sa réponse aussitôt