Dimanche, le père Athanase Seromba n'a pas célébré la messe dans sa paroisse de San Mauro, à Signa (près de Florence, en Toscane). Depuis, on ne l'a pas revu: il serait caché par l'Eglise catholique italienne. Il veut se préserver de «l'assaut des photographes et des journalistes», se défend son diocèse. Le père Seromba est un prêtre rwandais, recherché par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) qui le soupçonne d'avoir participé au génocide de 1994. Plus précisément, il est accusé d'avoir assassiné plus de 2000 personnes pendant le massacre de Tutsis et de Hutus modérés. Hier, Mgr Giuseppe Andreozzi, de la Conférence épiscopale italienne (Cei), a pris sa défense dans un entretien à l'agence des missionnaires Misna. Il a affirmé que «les autorités ecclésiastiques ont recueilli ces dernières années des informations qui n'indiqueraient pas la culpabilité du prêtre rwandais».
Il s'est également défendu de cacher le prêtre réfugié en Italie depuis dix-huit mois. «L'Eglise de Florence n'a jamais caché ce prêtre, mais ne comprend pas pourquoi elle devrait prendre des mesures contre lui. La préfecture est constamment tenue au courant de ses activités», a ajouté Mgr Andreozzi. Par ailleurs, le TPIR a annoncé lundi qu'il s'était séparé de quatre enquêteurs en raison de leur possible participation au génocide de 1994. Une nouvelle qui ne va pas améliorer la réputation de ce tribunal déjà très critiqué pour son retard et son enlisement dans des querelles internes.
(avec AF