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Libération
Interview

«En Iran, la démocratie prendra du temps».

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publié le 19 juillet 2001 à 0h07

Téhéran envoyé spécial

Idéologue et proche con seiller de Mohammad Khatami, Abbas Abdi est aussi l'un des chefs du Front islamique de la participation, le parti du président iranien. Ancien membre du groupe des «étudiants de la ligne de l'imam (Khomeiny)», l'une des organisations les plus radicales sur laquelle s'appuya le fondateur de la république islamique pour éliminer les «modérés» après la révolution, il fut l'un des stratèges de la prise d'otages de 1979 à l'ambassade américaine. Devenu l'un des principaux dirigeants réformistes, il explique dans une interview exclusive à Libération les difficultés qui attendent le président iranien pour son second mandat.

Le président Khatami ne va-t-il pas rencontrer les mêmes embûches que lors de son premier mandat?

Cela va être comme avant. Car si ces embûches n'existaient pas il n'y aurait pas de raisons de faire des réformes. Il faut d'ailleurs qu'elles apparaissent pour qu'on puisse les éliminer, les digérer. Il en sera ainsi jusqu'à ce qu'on arrive à la démocratie.

Mais ces embûches, on n'a pas l'impression qu'il y en ait moins aujourd'hui que lorsqu'il a conquis le pouvoir...

Il faut regarder les meurtres en série (1). C'est beaucoup plus important que vous pouvez l'imaginer. Cela existait de longue date mais grâce à la Réforme (le mouvement initié par Khatami, ndlr), on a pu les dévoiler, ensuite y mettre fin. Avant, personne ne se réunissait pour en parler.

Mais l'enquête n'a pas été jusqu'au bout. On a arrêté Saïd Emami (2), pas