Gênes envoyé spécial
Depuis hier, Gênes est en état de siège en attendant de recevoir, vendredi, le sommet des chefs d'Etat... et 100000 militants anti-mondialisation. Dans la matinée, quelque 20000 policiers avaient bouclé le centre- ville, délimitant une «zone rouge» afin d'empêcher les manifestations. Barricades de béton et parois antiballes ont été érigées autour de ce quartier de 4 km2 où se trouve le palais qui abritera le G8. A partir de 7 heures du matin, seuls les habitants du quartier et les rares personnes munies d'un laissez-passer étaient autorisés à entrer.
Après le colis piégé qui avait blessé lundi un carabinier à Gênes, d'autres incidents dont il est difficile d'établir un lien avec le sommet de Gênes en l'absence de revendications ont eu lieu dans tout le pays. Un engin a explosé hier à Milan dans les locaux de Rete 4, la télévision de Silvio Berlusconi, blessant légèrement une secrétaire. Le maire de Gênes a reçu une enveloppe contenant deux balles d'arme à feu. A Milan, une bombe incendiaire a été lancée contre une agence d'intérim, tandis qu'à Bologne, les artificiers ont désamorcé un engin explosif. A Trévise, un courrier envoyé chez Benetton a pris feu lors de son ouverture.
«Welcome, les désobéissants.» A l'entrée du stade Carlini, la pancarte suscite un léger sourire ironique de la part d'un militant espagnol anti-G8 à peine débarqué à Gênes après un long périple en car depuis Madrid. Sous la pluie, il s'excuse: «26 heures de voyage, on est épuisés...»