Comme à Lyon en 1996, à Cologne en 1999 et Okinawa il y a tout juste un an, les pays pauvres vont scruter avec la plus grande attention les discussions du sommet de Gênes. Et pour cause: une nouvelle fois, les chefs d'Etat et de gouvernement des sept pays les plus industrialisés, s'efforceront de trouver un consensus pour alléger l'insoutenable poids de la dette qui pèse sur les épaules des Africains pour l'essentiel et des Latino-Américains pour le reste. En 1996, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale sonnent une première charge médiatique en proposant un plan de réduction de dette significatif pour les pays du Sud: l'Initiative pays pauvres très endettés (PPTE) est lancée. Objectif? Alléger de façon substantielle (jusqu'à 80 %, en théorie), les créances des pays dont l'endettement est jugé insoutenable.
Quarante et un pays parmi les plus pauvres sont alors potentiellement concernés par le dispositif PPTE. Sur une dette totale des pays en développement d'environ 2500 milliards de dollars (2937 milliards d'euros), celle des pays pauvres les plus endettés la seule à mériter l'attention du club des pays les plus industrialisés se situe autour des 215 milliards de dollars (252 milliards d'euros).
Mais après cinq années de discussions et de promesses, le bilan de l'Initiative PPTE est franchement chiche. Seuls cinq pays (Tanzanie, Bolivie, Ouganda, Mozambique et Mauritanie) ont réellement bénéficié d'une diminution de leur service de la dette. La généros