Cochin envoyé spécial
Perdue au bout d'une minuscule route de campagne, l'école de Puthenthod, sur la petite île de Cochin au Kerala, dans l'Inde du Sud, est en pleine effervescence. Venus des villages alentour, quelque mille élèves s'y retrouvent pour la rentrée des classes, après deux mois de «vacances», le plus souvent passées à assister leurs parents dans leur travail quotidien.
Salles sombres, bâtiments délabrés et inondations fréquentes: les moyens sont certes limités mais, de la maternelle à la terminale, les classes sont in variablement pleines. Une véritable énigme au vu de la pauvreté de la région, majoritairement peuplée de simples pêcheurs. «Dans n'importe quelle autre région rurale, une bonne partie de ces enfants ne seraient pas scolarisés, ils travailleraient pour subvenir aux besoins de la famille, affirme K. M. Elsy, directrice adjointe de l'établissement. Mais ici, les gens sont très sensibles à l'éducation de leurs enfants.»
Unique. Systématiquement montré en exemple, le Kerala affiche en effet un taux d'alphabétisation de plus de 90 %, contre une moyenne nationale de 65 %, voire moins de 50 % dans certains Etats. Unique en Inde, cette réussite est généralement attribuée au pouvoir communiste qui a régné sur l'Etat par intermittence depuis la fin des années 50.En 1990, le gouvernement régional avait lancé une «campagne d'alphabétisation totale» (TLC, Total Literacy Campaign), destinée à inculquer les bases de la langue écrite vernaculaire (Malayalam) et des m