L'aéroport international du Sri Lanka ressemblait hier à un champ de bataille. Dix-huit cadavres gisaient sur les pistes au milieu des carcasses fumantes d'avions, dont trois Airbus brûlés par les Tigres tamouls. Ceux-ci ont déclenché, mardi, à Colombo, l'une des attaques les plus spectaculaires de leur mortelle guérilla. Selon un premier bilan, treize des victimes sont des Tigres et les cinq autres des agents de sécurité de l'aéroport. Les touristes très nombreux en cette saison ont dû se réfugier pendant des heures pour se protéger des tirs et des explosions, mais aucun ne serait mort au cours de l'assaut qui a débuté hier à l'aube.
Jimmy Bellini, 36 ans, un photographe britannique rentrant chez lui après des vacances au Sri Lanka, attendait d'embarquer dans le terminal lorsque le commando des Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) a fait irruption dans l'aéroport. «La terre a tremblé sous nos pieds, tout a commencé à exploser autour de nous», a-t-il raconté. Il a été un moment séparé de sa femme et de ses deux petites filles, âgées de trois et neuf ans, qui ont cherché refuge dans un fossé proche du terminal, avant de les retrouver saines et sauves, grâce notamment à l'aide de diplomates britanniques. Jimmy Bellini ne veut même pas penser à ce qu'il est advenu de ses bagages, probablement complètement détruits par l'explosion qui a ravagé l'Airbus de la SriLankan Airlines dans lequel lui et sa famille s'apprêtaient à embarquer.
Fusillade. A écouter les premiers témoi