Rome de notre correspondant
La mobilisation contre le gouvernement Berlusconi ne faiblit pas après le sommet du G8 à Gênes qui a fait un mort et près de 600 blessés. Hier, derrière une large banderole «Assassins», entre 20 et 30000 personnes ont défilé à Rome à l'appel du Genoa Social Forum (GSF). Dans toutes les grandes villes du pays, des cortèges colorés et pacifiques se sont formés pour protester contre les violences policières et en mémoire de Carlo Giuliani, le manifestant tué par un carabinier. Devant le palais ducal de Gênes où se sont déroulés les travaux du G8, 10000 personnes ont organisé un sit-in «pour témoigner de la suspension de la démocratie». A Rome, aux côtés des communistes, des syndicalistes, des écologistes, de quelques responsables démocrates de gauche et de nombreux citoyens sans étiquette, le président de la Fédération italienne de la presse, Paolo Serventi Longhi, résumait le sentiment général: «Ce qui s'est passé à Gênes est inacceptable pour un pays civilisé et démocratique. Les policiers ont agi sans distinction. Seize journalistes ont été frappés, deux autres arrêtés. Le climat est vraiment très pesant.» Alors qu'hier 28 Allemands du Black Block ont été interpellés à Gênes, le député écologiste Paolo Cento a fait savoir que 350 personnes sont portées disparues. Dans une situation où les rumeurs vont bon train le parlementaire a ajouté: «Pour certains d'entre eux, nous craignons le pire.»
Justification. Sur le front politique, l'opposition a déposé