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Libération

Le pouvoir chinois diabolise les adeptes de Falungong

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Exposition photo contre la «secte malfaisante» à Pékin.
publié le 25 juillet 2001 à 0h10

Pékin intérim

La foule des visiteurs est agglutinée devant les dizaines de photos de corps carbonisés ou ensanglantés. Leurs yeux balaient avec curiosité les textes édifiants qui accompagnent les clichés et racontent comment ces Chinois, souvent jeunes et brillants, ont pu être suffisamment aveuglés par les enseignements de Li Hongzhi, gourou du Falungong, pour s'immoler sur un trottoir ou se jeter d'un toit afin de «rejoindre le ciel». Et même en arriver à s'ouvrir l'abdomen pour y chercher la roue céleste que leur maître spirituel aurait promis d'implanter chez ses adeptes les plus fervents. «Tout cela montre bien à quel point Falungong est dangereux pour la société», commente une rondelette Pékinoise à sa voisine, qui, comme elle, semble aussi fascinée que dégoûtée par ce gros plan photographique sur des entrailles béantes. «Et vous avez vu là-bas les photos des Falungong en train de faire leur gymnastique? Ils ont les pupilles complètement dilatées, on voit bien qu'ils ne sont pas normaux», ajoute-t-elle.

Démence. «Dérangés» ou «fous furieux» sont d'ailleurs les termes qui reviennent le plus souvent dans la bouche des milliers de visiteurs de tous âges qui, depuis une semaine, visitent chaque jour la grande exposition anti-Falungong, qui se tient en ce moment à Pékin. Objectif ­ clairement atteint ­ de cette manifestation coorganisée par le département de la Propagande du Parti communiste: achever de diaboliser dans l'esprit du public chinois ce mouvement mystique d'inspir