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Libération

Amende pour le gourou de la secte Aum

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Malgré les procès à Tokyo, elle poursuit ses activités.
publié le 26 juillet 2001 à 0h10

Le fondateur de la secte Aum, le gourou à demi aveugle Shoko Asahara, a été condamné hier par un tribunal de Tokyo à verser plus de quatre millions d'euros aux familles de quatre personnes tuées lors d'une première attaque au gaz sarin perpétrée en 1994 dans la ville de Matsumata. Des membres du groupe circulant en voiture avaient aspergé de gaz des passants. Un an plus tard, l'organisation avait lancé un deuxième assaut au gaz sarin encore plus tragique dans une station de métro de la capitale japonaise, faisant douze morts et plus d'un millier de blessés.

Cette condamnation personnelle du gourou, aujourd'hui sous les verrous, intervient alors que la police nipponne s'inquiète du succès de plusieurs sites Internet animés par d'anciens membres de la secte, qui n'a pas été dissoute. Le ministère de la Justice estime à plus de 1 000 le nombre de ses sympathisants à travers l'archipel et à 650 le nombre de ses «cadres» encore actifs. Le procès fleuve de son ex-gourou Asahara, qui répond de dix-sept chefs d'inculpation et risque la peine de mort, n'est pas encore achevé.

La secte Aum avait acquis dans le passé une influence énorme au pays du Soleil-Levant en recrutant beaucoup d'étudiants de haut niveau au sein de la très respectée université de Tokyo. Elle avait créé plusieurs sociétés informatiques de pointe et travaillait indirectement, au moment de l'attaque au gaz sarin, pour l'administration et l'armée japonaises. La traque judiciaire a permis de mettre fin à ses infiltratio