Bruxelles (UE) correspondance
Quel rapport entre les saucisses, les citoyensÊet l'Europe? Hé bien, pour la première fois, grâce à Bruxelles, les Européens sauront ce qu'il y a dans leur charcuterie. A l'heure de la vache folle et des dérapages industriels, ce n'est pas une petite avancée, loin de là. C'est quotidien, ce n'est pas technocratique et pourtant rares sont les médias qui en ont parlé et, au final, nul n'en créditera l'Europe. C'est tout le drame de l'Union: elle n'a jamais tant concerné la vie de tous les jours, mais elle parvient moins que jamais à susciter un véritable intérêt et encore moins un quelconque engouement chez les citoyens. Comme si elle ne parvenait pas à communiquer. «On a toujours cru que l'on vendait Claudia Schiffer, alors qu'en réalité c'est Frankenstein», ironise un commissaire. La Commission veut donc s'attaquer à ce problème: d'où l'exercice lancé, hier, sur «la gouvernanceÊeuropéenne». Mais, vu l'intitulé, on sent qu'il y a encore beaucoup de chemin à parcourir avant que Bruxelles ne soit «proche des gens»...
Ignorance. C'est d'ailleurs le constat, sans appel, que dresse l'étude «qualitative» réalisée à cette occasion, à la demande de la Commission, sur «la perception de l'Union» par les citoyens des pays membres et des candidats à l'adhésion: les citoyens sont totalement hermétiques au système institutionnel européen. «L'ignorance, les confusions ou les très grandes approximations sont un phénomène général en Europe», constatent les auteurs