Genève de notre correspondant
A la poubelle la seule discussion multilatérale qui existait encore sur les armes de destruction massives! L'ambassadeur américain, Donald Mahley, a déclaré, hier à Genève, que le protocole destiné à freiner la prolifération des armes biologiques (germes, bactéries ou virus utilisés pour répandre la maladie ou la mort) était inacceptable pour les Etats-Unis.
Espionnage. «Selon nous, le protocole recèle des risques tant pour la sécurité nationale que pour la confidentialité dont a besoin notre industrie», a-t-il déclaré, affirmant craindre qu'il ne facilite l'espionnage industriel. Depuis dix ans, la communauté internationale travaillait à mettre sur pied un système de contrôle et de vérification en vue de limiter le risque de dissémination d'ar mes biologiques. C'est donc tout le dispositif visant à «donner des dents» au traité de 1972, ratifié par 143 Etats, qui interdit la production, le stockage et l'utilisation d'armes biologiques qui s'est effondré hier.
Après six ans et demi de négociations ardues, un texte de compromis avait été finalement élaboré, jusqu'à ce que le représentant américain prenne la parole, jugeant que le projet de protocole «était si plein de trous et qu'il ne servait à rien de l'améliorer». En substance, l'ambassadeur américain considère que le système d'inspection et de vérification «est incapable d'être efficace dans le domaine des armes biologiques». Les Etats-Unis n'estiment pas non plus que les déclarations volontaires