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Libération

Alger relance le danger islamiste

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Le régime tente ainsi de masquer la contestation.
publié le 27 juillet 2001 à 0h11

A Aïn Oussara, on s'y attendait. Depuis une semaine, l'eau s'était mise à couler des robinets et cela annonçait la visite d'un haut responsable. Mercredi, c'est Ali Benflis, le Premier ministre en personne, qui a débarqué dans un bidonville de cette localité située à une centaine de kilomètres de Djelfa. Perché sur le capot d'une voiture, au milieu des eaux usées, entouré d'une dizaine de notables, le chef du gouvernement est allé droit au but. «Je vous demande de vous tenir prêts à faire barrage aux actes destructeurs et terroristes», a-t-il lancé aux habitants. Depuis l'aube, tous l'attendaient devant leurs cahutes dans l'espoir de dire enfin «à un responsable» le manque de tout. «Qui sont les plus nombreux, les services de sécurité ou le peuple?», a demandé Ali Benflis. «Le peuple», a grondé le bidonville. «Alors luttez contre le terrorisme», a dit Benflis.

Plusieurs voix ont répliqué: «Nous n'avons pas de terrorisme.» Et d'autres en écho: «Nous avons le terrorisme de l'administration, la corruption, la hogra», ce déni de justice, ce mépris dans lequel les autorités tiennent les Algériens. «Vos problèmes de gaz, d'électricité, de chômage, d'école, de misère et de faim, je les connais, a rétorqué Benflis, cité par la presse algérienne. Et le gouvernement est déterminé à vous aider. Mais les citoyens doivent de leur côté aider les services de sécurité à combattre le terrorisme.»

Case départ. En quelques minutes, le Premier ministre ramenait cette cité de misère aux années les