En visite officielle dans les trois pays Baltes, Jacques Chirac a fait hier une première étape à Vilnius, où il a apporté «tout l'appui de la France à la candidature de la Lituanie à l'Union européenne». «Si les progrès accomplis pour respecter les critères d'adhésion se poursuivent au même rythme, je crois que la Lituanie aura alors toutes ses chances d'entrer dans l'Union en 2004», a affirmé le président français à son homologue lituanien, Valdas Adamkus. Pour convaincre des Lituaniens parfois rebutés par les efforts exigés pour l'adhésion à l'UE, Jacques Chirac n'a pas manqué de promettre... des crédits: «Vous pouvez être assurés de bénéficier demain de l'effort de solidarité de vos partenaires européens.»
Le chef de l'Etat a, en revanche, mis en garde la Lituanie quant aux conséquences de son adhésion à l'Otan. La Lituanie souhaite rejoindre l'Alliance atlantique, dans laquelle elle voit une garantie de son indépendance face à la Russie. Une aspiration «légitime», mais, ajoute Jacques Chirac: «Nous ne devons pas laisser se reconstituer une nouvelle ligne de division en Europe. Tel serait le cas si l'on décidait de manière arbitraire de geler le processus d'élargissement de l'Alliance atlantique. Tel serait le cas si l'on concevait cet élargissement en opposition à quiconque, repoussant à l'Est la fracture de naguère.» Dans l'après-midi, le président français a déposé une gerbe au cimetière d'Antakalnis, où reposent notamment les dépouilles des victimes des manifestations