Le leader nord-coréen Kim Jong-il, baptisé «Soleil du XXIe siècle» par la propagande du régime communiste n'est jamais parvenu à surmonter sa phobie de l'avion ni sa peur pathologique d'un attentat. C'est dans son train blindé personnel, composé de 21 wagons, qu'il a entamé hier un voyage à destination de la Russie. A la demande de Kim Jong-il, pas moins de deux locomotives précèdent le convoi, afin de s'assurer que la voie n'est pas minée. En outre, le représentant spécial du Kremlin en Extrême-Orient, Konstantin Poulikovski, a été convié à occuper l'un des wagons du convoi pendant les dix jours que doit durer le voyage.
Forteresse. C'est la seconde fois que le dirigeant reclus, qui entretient sur sa personne un culte de la personnalité sans égal dans le monde, quitte Pyongyang pour se rendre à l'étranger. Le train-forteresse parcourra les steppes sur 9 288 km, et ne devrait atteindre Moscou que le 4 ou 5 août, où Kim Jong-il doit rencontrer le président russe, Vladimir Poutine. Officiellement, le sommet portera sur les liens bilatéraux et des questions de politique régionale. Mais Kim Jong-il, dont le pays souffre d'une famine qui a déjà fait depuis 1995 des centaines de milliers, voire 3 millions de morts, selon des organisations humanitaires internationales, souhaite surtout acquérir de nouveaux chars, des avions de chasse et d'autres équipements militaires de pointe, d'après l'agence de presse sud-coréenne Yonhap. Aujourd'hui, les ONG estiment qu'un tiers des Nord-Coréen