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Libération

«Faire le maximum de morts israéliens»

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Pour la première fois, deux chefs clandestins de la branche militaire du Jihad islamique parlent. Notre envoyé spécial les a rencontrés en Cisjordanie.
publié le 28 juillet 2001 à 0h11

Naplouse, Jenine envoyé spécial

On dirait deux momies Le visage des deux hommes est complètement enveloppé d'un keffieh qui ne laisse filtrer que les yeux. Assis très droits sur des chaises, les corps ont presque l'immobilité d'un bronze. Les mains semblent collées sur les cuisses et les jambes ne sont jamais croisées. Pas une cigarette, pas un verre d'eau malgré l'éprouvante chaleur de la pièce sans fenêtre ni climatisation. Au cours de l'entretien, il n'y aura qu'un seul geste pour briser cette attitude pétrifiée, un pistolet brutalement tiré de la ceinture en réponse à une question portant sur leur identité. Les deux hommes masqués sont des responsables clandestins de la branche militaire ­ appelée Saraya al-Qods (la brigade Jérusalem) ­ du Jihad islamique pour la région de Naplouse. Celui qui a sorti son arme et porte un keffieh rouge est le responsable de la fabrication des bombes. L'autre, dissimulé dans un keffieh noir, s'occupe de la cellule «exécution» (des attentats). Qualifié d'«organisation petite mais mortelle» par Ehud Ya'ari, le spécialiste des questions arabes à la télévision israélienne, le Jihad islamique est l'organisation palestinienne la plus secrète et la mieux structurée. Il a revendiqué le dernier attentat-suicide commis en Israël, à la gare routière de Benyamina (nord du pays), le 16 juillet, qui a tué trois soldats israéliens, plus le kamikaze palestinien, et fait une dizaine de blessés. Traqués en permanence par l'armée israélienne, qui s'emploie pa