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Libération

Algérie: la gendarmerie accusée, le pouvoir préservé

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La commission d'enquête a remis son rapport sur les émeutes.
publié le 30 juillet 2001 à 0h11

Pour ce militant des droits de l'homme de Tizi Ouzou, les autorités «n'avaient pas le choix». Interrogé par téléphone, comme tous nos interlocuteurs, il n'est pas surpris par les conclusions de la commission d'enquête sur les émeutes qui ont éclaté le 20 avril en Kabylie avant de se propager à plusieurs autres régions, faisant plus de 100 morts et 2 000 blessés. «Quand des centaines de milliers de personnes ont défilé aux cris de "pouvoir assassin", il fallait concéder assez pour rester crédible. Les témoignages de la population, les récits des journalistes, les images montrant la responsabilité des gendarmes ont été trop nombreux et trop concordants, leurs exactions trop répétées en trop de lieux différents pour qu'on ne les prenne pas en compte. Quand on ne peut nier l'évidence, mieux vaut reconnaître le minimum. Cela permet aussi de décourager, puisque le travail a été "fait", tous ceux qui, à l'étranger, soutiennent la demande des Algériens d'envoyer une commission d'enquête indépendante.»

«Bavure». On ne peut mieux résumer l'esprit de la cinquantaine de pages du rapport de la commission présidée par le juriste Mohand Issad. Rendu public hier par la présidence, il exclut toute implication d'une «main» étrangère et toute idée de «complot interne», explications avancées à plusieurs reprises par le président Bouteflika. Et il ne désigne qu'un coupable: la gendarmerie, «impliquée seule» dans le déclenchement des émeutes et leur répression. Ainsi l'assassinat du jeune Massinis