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Libération

Une plainte qui embarrasse les autorités libanaises.

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Elle pourrait viser aussi le chrétien Elie Hobeika.
publié le 31 juillet 2001 à 0h12

Beyrouth de notre correspondante

Le temps de l'impunité est peut-être révolu pour Elie Hobeika. Tenu pour le principal artisan des massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila, en septembre 1982, «HK» ­ son nom de guerre ­ ne peut plus désormais échapper à son passé. Le parquet belge a accepté la plainte pour «crime de guerre, génocide et crime contre l'humanité» déposée à Bruxelles le 18 juin par des survivants de la tuerie. Les deux avocats belges des plaignants ont proposé hier au juge d'instruction, Patrick Collignon, l'envoi d'une commission rogatoire au Liban et en Israël. Ils lui ont présenté une liste de témoins et de suspects à entendre.

«Abominable pogrom». Au moment des faits, Hobeika était le chef des services de renseignement des Forces libanaises (FL, droite chrétienne), milice alliée d'Israël. Il commandait les unités de la milice entrées dans les camps à l'instigation d'Israël qui venait d'investir Beyrouth-Ouest. Le carnage avait duré quarante heures, au vu et au su du commandement militaire israélien. Bilan: 700 à 800 morts selon la commission d'enquête israélienne Kahane, au moins 3000 pour d'autres sources. La commission Kahane avait établi la «responsabilité directe» des FL dans cet «abominable pogrom contre des civils sans défense». Présent sur le terrain, Hobeika supervisait lui-même les massacres et donnait les consignes à ses hommes. C'est en tout cas ce qu'affirment historiens et journalistes de tous bords.

Pourtant, la plainte ne vise pas nomm