Depuis leur retour la semaine dernière, les «gueules cassées» des manifestants antimondialisation britanniques détenus dans les geôles génoises lors du G8 s'étalent dans la presse. Quatre d'entre eux, Norman Blair, Daniel McQuillan, Richard Moth et sa compagne Nicola Doherty, entre 27 et 38 ans, ont été expulsés d'Italie avec l'interdiction d'y séjourner pendant une période de cinq ans, alors même qu'aucune charge n'a été retenue contre eux. Un de leurs compagnons, Mark Covell, 33 ans, n'a pu faire le voyage avec eux; il est toujours soigné en Italie pour une hémorragie interne et des côtes cassées.
«Tout a commencé le jour où les carabiniers ont investi l'école devenue le QG du Forum social de Gênes, occupée par de nombreuses associations anti-G8. Mes compagnons et moi-même avons été proprement enlevés et torturés par l'Etat italien. Il n'existe pas d'autres mots», a commenté Norman Blair à la une du Guardian. Détenus pendant cinq jours sans aucune visite du personnel consulaire britannique, faute d'accès autorisé par la police génoise, les quatre Britanniques affirment qu'ils ont été soumis à une pression psychologique considérable. On les aurait empêché de dormir pendant plus de 24 heures, et on leur aurait refusé toute visite médicale. Le ministère des Affaires étrangères britannique a annoncé qu'il émettra cette semaine une protestation officielle auprès de son homologue italien. En attendant, Norman Blair a décidé d'attaquer en justice l'Etat italien et la police génois