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Libération

Du sang indonésien rejaillit sur les Etats-Unis.

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La CIA a participé aux purges sanglantes de l'après-Sukarno, en 1965.
publié le 2 août 2001 à 0h19

Mille neuf cent soixante-cinq: l'année de tous les dangers en Indonésie. Le président Sukarno est renversé. Entre trois cent mille et un million de communistes indonésiens, ou présumés comme tels, sont massacrés dans les mois qui suivent. Fortement suspectée jusqu'alors, la complicité des Etats-Unis dans ces purges sanglantes, qui ont conduit à la prise du pouvoir du général Suharto, semble aujourd'hui avérée.

Documents. En dépit de tentatives d'obstruction de la CIA, l'université George-Washington (Washington) a publié, vendredi dernier, sur son site Web (1) des documents du département d'Etat attestant, entre autres, que, le 2 décembre 1965, l'ambassadeur américain à Djakarta, Marshall Green, a recommandé le financement du Kap-Gestapu, mouvement conduisant la répression contre le Parti communiste indonésien (PKI). «La probabilité que notre soutien soit détecté dans ce cas est aussi minime qu'il puisse être dans ce genre d'opération secrète», écrit Green en décembre 1965 au département d'Etat.

Les autorités indonésiennes se sont, en outre, servies de listes des dirigeants du PKI établies par l'ambassade américaine. L'ambassadeur écrit ainsi à Washington, le 10 août 1966, qu'une liste de 80 dirigeants du PKI établie par l'ambassade «a été remise au gouvernement indonésien» et «est apparemment utilisée par ses services de sécurité qui semblent manquer des informations les plus élémentaires sur les dirigeants du PKI».

Erreur. Ces documents ont été déclassifiés en 1998 et 1999, ma