La Russie s'est remise à l'heure soviétique pour accueillir Kim Jong-il, le «dirigeant suprême» de la Corée du Nord. Les autorités russes se sont pliées à toutes les exigences du leader communiste tout au long de son périple de neuf jours, effectué en train blindé depuis la frontière nord-coréenne, traversée le 26 juillet. Deux locomotives de déminage ont ouvert la voie au convoi à bord duquel voyageaient quelque 150 Nord-Coréens: cuisiniers, médecins, serviteurs et hommes en armes. A chaque arrêt, le dictateur était assuré d'une présence pléthorique de commandos et de chiens policiers. Les journalistes occidentaux ont à tout moment été soigneusement tenus à l'écart de Kim, arrivé vendredi soir à la gare de Moscou, pavoisée aux couleurs nord-coréennes. Pendant plusieurs heures, les trains de la capitale ont été arrêtés pour laisser passer le convoi, accueilli en grande pompe par un comité aux bras chargés d'oeillets rouges.
Précautions. Le leader du dernier pays au monde se réclamant du stalinisme ne sort pas souvent de son pays à l'agonie. On ne lui connaissait jusqu'alors qu'un voyage effectué en janvier dernier en Chine, en train, dont l'existence n'a été annoncée qu'une fois l'escapade terminée. Invité cette fois-ci à rencontrer le président russe Vladimir Poutine ce week-end à Moscou, celui que la propagande de Pyongyang qualifie de «soleil du XXIe siècle» a de nouveau décidé, en dépit de la distance (9 288 km), d'utiliser son convoi blindé vert-de-gris composé de 21 w