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Libération

«L'Etna, c'est un bon géant».

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Habitués aux colères du volcan, les habitants de Nicolosi restent sereins.
publié le 4 août 2001 à 0h20

Nicolosi envoyé spécial

La lave s'est arrêtée à Nicolosi. A un peu plus de quatre kilomètres en amont de cette bourgade sicilienne de 6300 âmes, les fleuves incandescents de l'Etna se sont immobilisés. A partir de 2100 mètres d'altitude, le volcan continue, depuis la mi-juillet, de charrier des tonnes de magma et de cracher des nuages de cendres qui flottent jusqu'à Catane, à une trentaine de kilomètres de là, mais Nicolosi est pour l'heure épargné. «La lave parcourt huit à dix kilomètres puis, une fois refroidie, s'arrête», raisonnent les scientifiques. Nombre d'habitants préfèrent voir dans cette abdication aux portes du village, la magnanimité de «Mongebello» (le mont des monts), l'un des surnoms affectueux d'origine arabe que les hommes ont choisi au cours de siècles pour honorer l'Etna. D'autres y voient l'action des prières à sainte Agathe ou à saint Antoine, le patron de Nicolosi et de la cérémonie qui, dimanche dernier, a rassemblé plusieurs milliers de personnes au sanctuaire de la Madonna della Roccia en présence de l'archevêque de Catane.

Eruption atypique. «Pour l'instant, nous constatons une trêve, mais on ne sait jamais avec l'Etna...», avance, d'un geste de vieux sage, Salvatore Mazzaglia, le responsable du funiculaire de la Sapienza qui transporte habituellement les skieurs ou les promeneurs sur les pentes du plus haut volcan d'Europe (près de 3330 mètres) et qui a failli être submergé, il y a quelques jours, par la lave. Les spécialistes pensent que tout dange