Montréal de notre correspondante
La hache de guerre est déterrée entre Amérindiens et Canadiens, alors même que le pays célèbre aujourd'hui le tricentenaire de la Grande Paix de Montréal, signé le 4 août 1701 entre 1 300 chefs indiens et le gouverneur de la Nouvelle-France pour mettre fin à un siècle de conflit. C'est un projet fédéral visant à moderniser la loi sur les Indiens et accroître leur autonomie gouvernementale qui a mis le feu aux poudres.
«Quand on ne possède rien, on n'a rien à perdre. Nous sommes prêts à prendre des mesures radicales», a prévenu Matthew Coon Come, le grand chef de l'Assemblée des premières nations, organisation qui représente environ la moitié des 1,4 million d'Indiens du Canada. «Nous allons bloquer l'autoroute de l'Ile du Prince-Edouard jusqu'à Vancouver. Vous n'aurez pas assez de soldats pour arrêter 600 premières nations!», a-t-il menacé devant quelque 300 leaders autochtones réunis, le 20 juillet à Halifax, pour leur congrès annuel.
Régime de tutelle. Le projet fédéral sur «la gouvernance des premières nations» veut mettre en place un nouveau type de relations entre Ottawa et les Indiens, avec un rééquilibrage des pouvoirs et une plus grande responsabilisation des autochtones. La loi sur les Indiens, adoptée en 1876, a été amendée pour la dernière fois en 1951. Rédigée dans un contexte colonialiste, elle instaurait un régime de tutelle qui fait des Indiens des mineurs. Déresponsabilisés, les «sauvages» (le terme est demeuré dans les textes ju