Jérusalem envoyé spécial
Entreprise de manipulation, destinée à discréditer l'action des Nations unies au Proche-Orient, ou vrai scandale qui plongerait l'organisation dans l'embarras, l'affaire de la cassette vidéo, tournée par un Casque bleu au Sud-Liban au lendemain de l'enlèvement de trois soldats israéliens, a connu, vendredi soir à New York, un dénouement qui laisse place à de nouvelles interrogations.
Si l'ONU a admis, dans un rapport présenté à huis clos au Conseil de sécurité puis à la presse, des «erreurs de jugement» et une mauvaise communication interne, elle affirme n'avoir pas volontairement caché des informations à Israël après le rapt de ses soldats par le Hezbollah, en octobre 2000. Ainsi l'ONU reconnaît n'avoir pas averti l'Etat hébreu que les trois hommes «auraient pu être gravement blessés et pouvaient succomber à leurs blessures». Elle a également révélé avoir en sa possession une deuxième cassette, tournée cette fois le jour de l'enlèvement, ce qui donne à l'affaire des allures de feuilleton. C'est Kofi Annan qui avait ordonné la constitution d'une commission d'enquête pour examiner certaines accusations exprimées dans les médias israéliens, selon lesquelles des Casques bleus indiens de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) auraient été achetés par le Hezbollah pour aider à la capture des trois soldats.
Erreurs. Selon le rapport, les enquêteurs n'ont aucune preuve que des Casques bleus «aient comploté avec le Hezbollah» pour permettre l'e