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Libération

Crise constitutionnelle en Iran

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Les candidats conservateurs au Conseil de la Constitution ont été retoqués.
publié le 6 août 2001 à 0h20

L'affrontement politique entre courants réformateur et conservateur iraniens a dégénéré ce week-end en crise constitutionnelle que de laborieuses négociations peinent à surmonter. Fort de leur récente majorité au Majlis, le Parlement d'Iran, les partisans des réformes, proches du président Mohammad Khatami, ont déclenché les hostilités, samedi, en retoquant tous les candidats présentés par la faction conservatrice au Conseil de surveillance de la Constitution. Cette instance judiciaire, chargée de vérifier la conformité des lois aux principes de l'islam et de contrôler les élections, est la clé de voûte du régime religieux iranien. Composée de 6 religieux et de 6 juristes, les conservateurs en ont fait un instrument de résistance aux évolutions prônées par le chef de l'Etat. A l'occasion d'un renouvellement partiel, le patron de l'appareil judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachémi-Chahroudi, a élaboré une liste de professeurs de droit des facultés de Téhéran très liés aux théologiens les plus traditionalistes.

Menés par Mehdi Karoubi, président de l'Assemblée, les députés du Front de la participation, la faction la plus activement réformatrice, ont donc lancé l'assaut contre ce bastion du conservatisme, provoquant la fureur du Guide de la République islamique. Personnage principal du clergé chiite comme de l'Etat iranien, l'ayatollah Ali Khamenei a ordonné, en représailles, le report de l'investiture du président Khatami en attendant de dissiper cette «ambiguïté légale». Le pré