En cavale depuis dix mois, le plus jeune fils de l'ancien dictateur indonésien Suharto se cachait en fait dans un appartement en plein Djakarta. Hutomo Mandala Putra, «Tommy» de son surnom, a toutefois pu échapper de justesse à la police, apparemment peu de temps avant la perquisition, lundi soir. La fouille de l'appartement et d'un autre lieu, samedi soir, a néanmoins livré beaucoup d'indices et permis d'étoffer le dossier à charge, déjà lourd, contre le richissime playboy.
La police affirme avoir découvert des éléments prouvant l'implication de Tommy dans une série d'attentats à la bombe perpétrés dans la capitale au cours des derniers mois. Il s'agit d'armes automatiques, de bombes artisanales, de grenades, de 74 bâtons de dynamite, de trois téléphones portables permettant de commander des détonateurs à distance, ainsi qu'une fausse carte d'identité au nom d'un certain «Ibrahim». Celle-ci comportait une photo de Tommy portant une barbe en collier. La police s'en est immédiatement servie en diffusant, hier depuis un hélicoptère au-dessus de la capitale, des milliers d'avis de recherche avec cette nouvelle photo.
Camouflet. Le plus meurtrier des attentats attribués à Tommy avait provoqué la mort de 15 personnes devant la Bourse de Djakarta. Ces explosions avaient vraisemblablement pour objectif de déstabiliser le gouvernement du président Abdurrahman Wahid qui avait appuyé la Cour suprême dans sa condamnation de Tommy à dix-huit mois de prison pour corruption, en septembre