Beyrouth de notre correspondante
Dans un coup de filet spectaculaire, les renseignements militaires ont arrêté lundi entre 150 et 250 militants et dirigeants de deux formations de l'opposition chrétienne antisyrienne, les Forces libanaises (FL, dissoutes en 1994) et le courant du général Michel Aoun (en exil en France). Il s'agit de la plus importante rafle depuis au moins sept ans dans ces milieux, pourtant familiers des arrestations arbitraires. C'est aussi la première fois depuis 1994 que de hauts responsables de l'opposition chrétienne sont appréhendés. Parmi eux, l'ancien général Nadim Lteif, représentant au Liban du courant aouniste, mais aussi presque tous les cadres dirigeants de ce courant. Trois responsables FL ont connu le même sort. Parmi eux, Toufic Hindi, ancien conseiller de Samir Geagea, seul chef de guerre sous les verrous.
«Sectarisme». Les militaires ont perquisitionné une permanence du courant aouniste, dans la banlieue nord de Beyrouth, où se tenait une réunion. Ils ont appréhendé sans mandat d'arrêt la soixantaine de personnes présentes, saccagé les locaux, embarqué dossiers et ordinateurs. Parallèlement, 40 membres des FL étaient arrêtés au cours d'une conférence. D'autres militants des deux formations ont été interpellés chez eux, parfois en pleine nuit. Dix nouvelles arrestations ont eu lieu hier matin. L'armée a motivé ces actes en accusant «des groupes» animés par «la haine et leurs pulsions de fomenter des actes visant à déstabiliser la sécurité» et