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Libération

Les criminels de guerre toujours vénérés au Japon

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A Koa Kannon, on rend hommage au «Boucher de Nankin».
publié le 10 août 2001 à 0h23

Atami envoyé spécial

Dans le mémorial bouddhiste de Koa Kannon, on trouve derrière les bâtonnets d'encens et les offrandes les photos d'un officier moustachu sanglé dans son uniforme de l'armée impériale et, dans une vitrine, le manteau qu'il portait le jour de sa mort. Cet homme est l'un des plus grands criminels de guerre japonais: le général Iwane Matsui, commandant en chef lors du massacre de Nankin, en décembre 1937. L'atmosphère pesante, le culte du souvenir évoquent le temple Yasukuni à tokyo que le Premier ministre Junichiro Koizumi a promis de visiter le 15 août, anniversaire de la fin de la guerre du Pacifique, malgré les critiques,.

Massacre. Comme à Yasukuni, temple dédié aux héros de l'armée japonaise ­ cri minels de guerre compris ­, Koa Kannon honore l'un des acteurs clés de ce passé trouble que le Japon moderne ne parvient ni à oublier ni à renier. Le massacre de Nankin (plus de 200 000 civils chinois périrent sous les coups du corps expéditionnaire nippon) valut au général Matsui de figurer parmi les sept chefs militaires japonais condamnés à mort par le tribunal international pour l'Extrême-Orient. Il fut pendu en 1948.

Situé au-dessus d'Atami, une station balnéaire proche de Tokyo, le mausolée bouddhiste de Koa Kannon a été érigé en 1940. Le général Matsui, originaire de la région, décide à son retour de Chine de construire un mémorial pour honorer ses hommes tombés sur le champ de bataille. Persuadé du bien-fondé de la conquête coloniale nippone, l'officier